mardi 6 octobre 2009

Sayako: Forgiveness

Forgiveness

… nous étions maintenant en route vers la Chine, mon maitre, Doc et moi, à bord de ce vieux rafiot pourri qui volait encore par je ne sais quel miracle. Je ne voulais pas y aller et n’avait aucune idée de l’accueil qui nous attendait quand j’allais me retrouver devant les portes du clan Silverwind. Je craignais vraiment des représailles pour être revenue une fois encore malgré mon bannissement. J’essayais de me convaincre que je faisais cela uniquement pour venir en aide à Darya et c’était basé sur un fond de vérité. Autrement dit, je ne serais jamais revenue pour rencontrer mon père à nouveau. Maitre River me disait que c’était nécessaire pour moi de régler cette affaire entre moi et mon père si je voulais pouvoir me tenir droite sur mes jambes, devenir forte et avancer dans la vie. Je nia catégoriquement comme toujours toutes ses allégations, refusant d’admettre que j’étais toujours rongé par le spectre de mon père, mais je devais bien avouer qu’elle avait raison sur toute la ligne. Fuir n’allait rien régler, mais je n’étais pas encore prête, pas encore assez forte pour rouvrir à nouveau ces vieilles blessures que j’avais enfermé au plus profond de moi. Malgré que j’insistais sur le côté politique seulement de ma visite chez les Silverwind, River insista catégoriquement sur le côté personnel et allait me forcer à affronter mes vieux démons que je le veuille ou non. River n’avait pas du tout l’intention de m’aider ou de me soutenir en quoi que ce soit, soutenant que c’était mon problème et que je devais le régler seule. En un sens c’était vrai, mais j’en ressentis quand même un fort sentiment d’abandon. C’était toujours dans les pires moments de ma vie et quand j’avais le plus besoin de soutien que l’on finissait toujours par me tourner le dos. J’avais répondu avec amertume à mon maitre que le fait qu’elle m’accompagne ou pas n’avait aucune importance puisque j’étais habituée depuis longtemps à être seule. Mes paroles cachaient difficilement un reproche, mais je m’y résigna comme je l’avais toujours fait. River répliqua en me demandant si je voulais recevoir une gifle ou un coup de poing, insinuant de toute évidence que ce que je venais de dire une stupidité qui méritait une telle punition. Elle opta pour la gifle et me frappa au visage. Je n’eus aucune réaction. Je ne broncha même pas. J’étais habituée à recevoir des sévices pour m’être exprimée sur mes sentiments. Qu’elle l’accepte ou non, c’était ce que je ressentais. J’étais peut-être aveuglée par l’insécurité, mais elle ne faisait rien non plus pour me prouver que j’avais tort.

Peu importe. C’était seule et sans soutien que j’allais devoir me retrouver devant mon père. J’en voulais beaucoup à River qu’elle refuse de m’aider alors que j’avais tellement besoin d’elle. Une chance que Doc Saphira était là. Bon ok, elle n’était pas vraiment un soutien moral puisqu’elle ne venait que par pure curiosité, mais le seul fait qu’elle m’accompagne m’encourageait un peu.

Nous sommes arrivés à la montagne de mon ancien sans problème et à la seule vue de la montagne verte où se dressait le palais, le sang me glaça dans les veines. La peur me tenaillait l’estomac et je faisais des efforts considérables pour ne pas me mettre à trembler. Une fois descendu au port, on commença la longue ascension des milliers de marches qui menaient jusqu’au palais. Doc courrait dans tout les sens, très excité par la présence des insectes gigantesque de Chine. C’était plutôt drôle de la voir aussi émerveillée par de simples bibittes. En marchant, je demanda à River pourquoi elle ne voulait pas entrer exactement. Elle refusa de m’expliquer, évitant de me répondre franchement, puis je lui demanda si elle était déjà venue ici, je lui évoqua mon souvenir, étant enfant, de l’avoir déjà vu autrefois. River ne nia pas être déjà venue, mais quand je voulus savoir le lien exact qui la liait à mon père, au clan ou à moi, elle refusa de me dire quoi que ce soit. Me disant que je n’étais pas prête à savoir. Sa réponse me choqua. Encore une fois, River refusait de me dire quelque chose qu’elle savait à propos de moi. Elle me cachait des choses, refusait que je sache certaines choses en me disant toujours que je n’étais pas encore prête ou qu’elle allait me le dire le moment venu. Je compris rapidement qu’elle ne voulait rien me dire en fait. Cela ne fit qu’augmenter ma rancœur.

Arrivée tout en haut, devant les murailles qui protégeaient l’enceinte du clan, les souvenirs de ma vie passée ici et de mon père ressurgir et si mon maitre ne m’avait pas menacée de me ramener de force si je fuyais, je pense bien que j’aurais vraiment fuis en effet. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. GOOONNNGGGG!! Le gong de la porte résonna subitement et je frôla la crise cardiaque. Bon sang, il fallait absolument que je me calme sinon j’allais laisser la panique prendre le contrôle. Les portes ouvrirent et LÀ, j’avoua avoir été pétrifiée de terreur en comprenant que j’allais VRAIMENT rencontrer mon père. J’ignore encore comment j’ai pu entrer. Un des servants du clan s’approcha et en me voyant, il s’inclina très bas… trop bas. Le genre de respect que l’on donnait à un maitre ou à un homme. Instinctivement, les manières que l’on m’avait apprises autrefois me revinrent et je m’inclina comme une femme devait le faire devant un homme. Le serviteur insista pour que je n’en fasse rien et me démontra un respect anormal envers une femme ici. Ça me parut vraiment trop étrange, surtout quand d’autres hommes du clan arrivèrent à leurs tours pour s’incliner tous de la même manière et me montrer le même respect. Je ne comprenais rien du tout. Ça n’était pas normal! Qu’est-ce qu’ils avaient tous?! Perturbée, je demanda à rencontrer le chef de clan, c’est-à-dire, mon père. Ça y est, j’allais mourir. Et encore, la mort ne me faisait pas aussi peur que lui.

Le servant m’annonça que mon père allait me recevoir et m’attendait. On me mena, non pas à la salle d’audience du palais comme normalement ça aurait dut être, mais à un autre endroit, plus modeste. J’avais du mal à saisir ce qui clochait ici, car TOUT clochait. En ouvrant la porte de la pièce, j’eus juste le temps d’apercevoir mon père et maitre Origami qui discutait ensemble dans l’embrasure. What?! Maitre Origami. Mais qu’est-ce qu’il faisait là?! Mais je n’eus pas le temps de le savoir, la porte ouvrit et en apercevant me père, je me prosterna au sol en position de totale soumission, terrifiée, les mains au sol, le nez sur le plancher comme une fille était sensé le faire en présence de son père, et encore plus bas puisqu’il était un chef de clan. Il y eut un silence, puis j’entendis un bruit sourd devant moi, comme si une autre personne venait de se prosterner devant moi. J’ignorais ce qui se passait ou qui se trouvait devant moi, mais je ne bougea pas un cil. Devant un homme, une fille n’avait le droit de parole que lorsqu’il lui en donnait le droit. Elle n’avait en aucun cas le droit de lever la tête ou de le regarder dans les yeux. Aussi, je resta au sol à attendre pétrifié de peur que mon père daigne s’adresser à moi, mais un silence terrifiant s’éternisa pendant plusieurs minutes. Puis j’entendis maitre Origami s’exprimer sur le fait qu’il ne comprenait pas trop ce qui se passait, puis la voix de mon maitre qui en me demandant si je tenais vraiment à continuer à laisser mon père s’humilier et se déshonorer ainsi ou un truc du genre. Hein? River?! Mais je croyais qu’elle ne n’avait jamais voulu entrer?! Surprise je releva la tête que pour apercevoir mon père, prosterner devant moi dans la position qui était censée implorer le pardon. Paniquer de le voir aussi près de moi, je recula par pur réflexe et me prosterna à nouveau plus loin. Mon père était accroupi au sol et implorant mon pardon?!? J’étais totalement sous le choc et n’arrivais même plus à avoir les idées claires tellement ça se bousculait dans mon esprit. Puis tous les autres hommes du clan partout s’inclinèrent à leur tour de la même manière et je crus être entrée dans un cauchemar. Les hommes ne faisaient pas ça! Ils n’étaient pas sensés faire ça! Pourquoi ?!? Qu’est-ce qui se passait?! J’étais en état de choc, bouleversée et prise dans une confusion totale. Mon père parla et ce qu’il me demanda me troubla encore plus que tous ce que j’aurais pu m’imaginer. Il était conscient de ce que j’avais accompli pour le clan, que j’avais sauvé le clan de l’emprise de Scion et il me remercia sincèrement. Puis il affirma la voix quasi brisée qu’il ne pouvait espérer un jour mon pardon pour ce qu’il m’avait fait, tout ce que j’avais dû endurer. Mon père implorait mon pardon…

Tout ça me semblait aussi irréel qu’anormal. Cet homme devant moi était mon père, mais il le l’était plus non plus puisque la malédiction de Scion avait été brisée. Mais même si je savais que ce n’était pas de sa faute et que tout ça était de la faute de Scion. … je fus incapable de pardonner. J’accepta les honneurs, les égards et les remerciements venant de mon père pour avoir sauvé le clan et les avoir rendus à nouveau normaux et libres, mais… rien n’allait jamais pouvoir effacer la souffrance et les cicatrices que j’avais subies. Même si le père que j’avais toujours connu avait disparu et que cet homme devant moi était maintenant mon véritable père, pour moi, pardonner était encore trop difficile. C’était trop facile. C’était trop tôt. Je ne pouvais juste pas lui pardonner, si je l’avais fait, ça aurait été comme si toute ma vie, toutes les souffrances qu’ils m’avaient fait subir pouvaient simplement être oublié. Je ne le pouvais pas… Même si le père que j’avais connu n’était plus… la douleur et les séquelles n’avaient pas disparu avec lui.

Personne ne jugea ma réponse. Tout le monde comprenait que ça allait prendre du temps pour moi pour m’adapter à ce changement et davantage de temps encore pour que mes blessures cicatrisent. Ma tête et mon cœur étaient devenus un champ de bataille chaotique et confus. Toutes mes pensées se chamboulaient et se mélangeaient dans une danse infernale. J’avais l’impression que mon univers s’était écroulé sous mes pieds et que je me trouvais les pieds au-dessus d’un vide qui me semblait n’avoir ni commencement, ni fin. Toute cette histoire était trop difficile pour moi. Je devais m’ajuster à un nouvel univers dans lequel je n’avais aucune prise et dont je ne savais rien. Tout était trop nouveau, trop différent, trop… anormal… et j’allais avoir beaucoup de difficulté à m’adapter…

Je resta au sol sans ne prononcer un seul mot puisque je ne pouvais parler sans en recevoir la permission. Même si le père devant moi n’était plus ce père que j’avais toujours connu, le sentiment de peur lui était encore bien présent et je le craignais de toute mon âme. Il me donna finalement le droit de dire ma pensée après un moment qui me sembla une éternité et il indiqua que j’étais venue demander quelque chose en venant ici et voulait savoir de quoi il s’agissait. Luttant contre le choc culturel que je subissais, je lui fis part de toute l’histoire et du plan, implorant l’aide du clan pour nous porter assistance. Mon père m’expliqua que le clan n’était plus ce qu’il était, il n’avait plus autant de guerriers et la plupart se remettaient à peine de leurs blessures et autres. Mais malgré tout, il accepta de joindre le clan à notre cause. J’étais heureuse qu’il en soit ainsi, mais d’une autre façon, plus rien ne me semblait comme avant, et j’avoua que j’avais très peur, très peur du changement. Je voulais m’en aller tellement la situation était devenue difficile et pénible de garder le contrôle sur mon esprit qui était devenu une pagaille terrible. J’avais du mal à réfléchir et je voulais prendre mon souffle pour tout remettre les morceaux aux bonnes places. Je signala à mon père que nous allions le tenir au courant des opérations prochaines et le remercia pour accepter de nous aider. Puis au moment de partir, j’osa demander le droit de lui poser une question. Cette question m’obsédait comme beaucoup d’autres, mais j’avais besoin de savoir. Que s’était-il passé entre lui et ma mère. Mon père eut un air affligé et répondit dans une voix brisée qu’il lui avait fait des choses terribles, terribles, mais il était incapable de me le dire et me répondis le même genre de réponse que maitre River. Quand le moment sera venu… Je haïssais cette damnée phrase, et je commençais réellement à croire que ce moment n’allait tout bonnement jamais arriver. Je remercia mon père sur un ton un peu sec et lui répliqua que j’étais désolée de lui avoir demandé cela et que je n’avais plus l’intention de lui en poser d’autres. J’étais en colère je l’admets, mais dans mon cœur, j’avais le droit de savoir, j’avais besoin de savoir, mais on me refusait toujours toute réponse.

En ressortant du palais, je demanda à River pourquoi elle était entrée finalement? Comment se faisait-il que mon père et elle se connaissait? Quel était le lien entre ma famille et elle? Mais encore une fois River refusa toute réponse avec pour seule réplique que je n’étais pas prête à savoir qu’elle me le dirait le moment venue. Je me mis en colère contre elle, et insista, mais elle me rabroua en me redonnant les mêmes excuses. J’en avais assez de ces damnés secrets! Tout le monde semblait en savoir plus long sur moi que moi-même! Pourquoi on ne voulait jamais rien me dire?! Qui étais-je? Qu’est-ce que j’étais?! J’avais besoin de savoir qui j’étais. Si je voulais avancer dans ma vie, j’avais besoin de savoir et River me gardait délibérément dans l’ignorance. Mais ça avait assez duré. Sitôt sortis du palais j’avais l’intention de la confronter. J’en avais assez des secrets. Sois elle me disait ce que j’étais en droit de savoir, soi j’allais devoir prendre une décision difficile.

En marchant dans le palais, le gong d’alarme sonna soudainement indiquant qu’il y avait un intrus dans le palais, puis une explosion retentit dans le jardin et nous sommes tous accourus. Dans le jardin, la surprise me cloua d’horreur quand on s’aperçut que l’intrus était en fait Sasori, le maitre May-Fong de Sao. Damn. Nous n’étions pas de taille contre ce cinglé, mais pourquoi ce trouvait-il ici bordel!? Je lui ordonna de partir, mais Sasori indiqua qu’il était venu dire bonjour à quelqu’un. Je lui répliqua que Sao n’était pas là alors il pouvait s’en aller tout de suite, mais il parlait en fait de River. De toute évidence, Sasori voulait affronter River, mais c’était vers moi que son intérêt semblait être tourné pour une raison que j’ignorais. Il insinua des trucs étranges à mon sujet que River semblait être au courant et quand je demanda une explication encore une fois, elle me donna la même damnée réponse! Cette fois j’étais furieuse. Comme Sasori indiqua clairement qu’il voulait un duel avec River, elle fut forcée d’accepter pour protéger les Silverwind, mais insista pour aller dans la montagne pour épargner le palais. Sasori attaqua sans même attendre, mais soudainement une décharge électrique le frappa de plein fouet et je resta stupéfaite d’apercevoir Heaven. Quoi?! Mais qu’est-ce qu’elle foutait là!? Elle n’était pas sur le Seeker?! Mais ce n’était pas le temps pour les questions. River me prévins que même elle n’était pas de taille contre lui et elle me demanda de me battre à ses côtés. J’étais folle de joie d’avoir cet honneur et ça me pompa d’énergie. Sasori nous attaqua avec une puissance hallucinante, inhumaine. Il était encore bien plus puissant qu’avant. Malgré toutes mes tentatives, aucune de mes attaques ne lui faisait le moindre dommage, mes plus puissantes attaques de vent ricochaient littéralement sur lui, et même River était impuissante contre lui. Sasori me frappa brusquement avec sa force titanesque et je fus expulsée comme un boulet de canon dans le flan de la montagne. Dammit. Je me releva un peu secouée en constatant qu’il était plus fort encore qu’avant. Damn. Nous n’allions pas remporter ce combat. Sans comprendre pourquoi son attention semblait définitivement attirée vers moi, mais il se concentrait à attaquer les autres. Mais pourquoi? Il m’attaqua à plusieurs reprises avec une violence inouïe, mais sans me tuer. Une de ses attaques me plaqua violemment au sol et sa main traversa ma Stormmail pour se venir s’imprimer dans la peau même de ma poitrine. Chit! Foutu monstre! Il se pencha ensuite vers moi pour me dire de bien faire attention à mon cœur, de faire attention à ce qu’il se s’arrête pas etc… What?! C’était quoi son étrange numéro?! Je ne comprenais rien et Sasori insinua des choses lui aussi me concernant et que River semblait me cacher encore. Encore des secrets?!? Mais c’était quoi ce foutu bordel?! Qu’est-ce qu’il voulait dire par là?! Qu’est-ce que j’étais bon sang?! Et encore une fois, River refusa encore de me dire la vérité… … … quand je serai prête… … j’en avais marre de cette damné phrase de… maintenant je me disais que ce n’était que de la bullshit! River n’avait probablement aucune intention de me dire quoi que ce soit et plus les gens insinuaient des choses autour de moi et plus je commençais à perdre mes repères. Qui est-ce que j’étais?! QU’EST-CE que j’étais?!

Nous étions en très mauvaise posture, Heaven avait été très gravement touchée par Sasori et ça n’allait pas bien pour mon maitre. Sasori allait m’attaquer sans que je ne puisse rien n’y faire quand un objet brillant frappa Sasori au moment ou il allait me toucher. Je reconnus instantanément l’objet… une dague?... …. … non… ho non… pas lui… pas ce maudit… Une salutation polie venant d’une voix trop reconnaissable et je reconnu cet enfoiré d’Édouard. Et merde. C’est vraiment la pire journée de ma vie maintenant. Qu’est-ce que tu fous la bordel!? Ce connard au chapeau de gangster était suffisamment dangereux pour forcer Sasori à fuir, mais j’étais loin d’être contente de m’être faire sauver le derrière par ce buveur de thé démoniaque. En demandant ce qu’il foutait ici, il me répondit qu’il avait été contacté par Darya qui voulait le rencontrer et m’ayant trouvée ici il s’était dit que j’allais le guider jusqu’à elle. … … … Darya! Je vais tellement la tuer! Édouard emprunta un de nos cellulaires pour l’appeler et les deux se tapèrent une gentille petite conversation alors que de mon côté je sautais littéralement les plombs de savoir que Darya avait « invité » Édouard au petit massacre party. Je vais la tuer. Et toi Édouard, va te faire frapper par un char et crève!!…

Sayako

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