jeudi 8 octobre 2009

Sayako : The big plan

… Nous étions repartis de la Chine et venions tout juste d’accoster au lieu de ralliement ou l’on devait tous se rassembler nous et nos alliés en vue de la planification du plan de bataille. J’étais surprise de constater le nombre de ceux qui avaient accepté de se joindre et ce n’était que le début puisque certains de mes compagnons n’étaient pas encore revenus de leur mission respective. Je me suis dirigée vers Fey en l’apercevant plus loin assis à une table, penché sur un tas de carte. Je l’informa de mon retour et sur la réussite de ma mission. Sa’idah et les autres vinrent vers moi quand ils m’aperçurent et me demandèrent si tout s’était bien passé. En plus d’avoir l’appui des guildes, j’avais aussi eu celle des Silverwind. Sao fut la plus stupéfaite d’apprendre que j’étais allée en Chine et me complimenta en me disant que j’avais enfin grandi. Hey, what’s that suppose to mean?! Ein qui était juste à côté me demanda si tout s’était bien passé en parlant de ma rencontre avec mon père. Hich. Well… Pour ce qui était d’avoir son appui pour notre plan, tout s’était bien passé, mais sur le plan personnel entre lui et moi, je fus incapable de dire quoi que ce soit. Ça ne s’était pas passé très bien par ma faute et ma honte me força au silence. Sao et les autres étaient tous contents et fiers de moi pour avoir accompli ce premier pas de mon plein gré, comprenant très bien à quel point cela avait dû être difficile pour moi. Ein me demanda aussi si tout le voyage s’était passé sans embuche. Hem, damned. Nous avions été pris dans une attaque-surprise par Sasori qui nous aurait surement tués si ce connard d’Édouard n’était pas arrivé par hasard et ne l’avait pas fait fuir. Merde, Sao était juste là et je ne pouvais quand même pas dire tout haut que nous avions croisé son maitre Sasori. Pour répondre à Ein, je lui répondis de manière nullement louche que nous avions été attaqué par «quelqu’un» et que ce «quelqu’un» avait passé bien près de nous tuer, moi, Heaven, Doc et même mon maitre, mais qu’Édouard nous avait sauvés les fesses par hasard. Sao ne se posa pas plus de questions puisque nous étions tous en un seul morceau et satisfaite s’en alla vaqua à ses occupations. Ouf, elle était partie. Sa’idah fus très surprise d’apprendre que ce «quelqu’un» ait put nous botté le derrière aussi facilement. Foutus Sasori! Ils nous avaient presque mis en pièce et en plus ce monstre avait même laissé sa carte de visite en plein sur ma poitrine! La trace de sa main là où il m’a frappée était encore là! J’avais crié ça tout haut pour me défouler puisque Sao n’était plus là, mais Sa’idah me rappela qu’elle était capable d’entendre d’aussi loin. … et merde. J’avais oublié ce léger détail.

Comme Sao plus loin ne sembla pas réagir, j’en conclus qu’elle n’avait vraiment rien entendu. Ouf. Sirotant les tasses de thé et de café digne des dieux de Sa’idah en discutant amicalement, d’autres membres du groupe arrivèrent à leur tour et nous rejoignirent donc Shin, certaines immortelles et même Ashura. En l’apercevant, je me rappela que mon maitre m’avait demandé de lui remettre un présent pour elle et j’alla la voir. Ashura gardait un énorme contenant de bière comme un chien de garde et j’aurais mis ma main au feu de l’avoir entendu grogné en l’approchant. Amusé, je la salua, mais elle m’ignorait, je lui démolis son tonneau de bière pour avoir son attention et lui donna le présent de River. Ashura devint subitement ultra nerveuse en apprenant que River était ici et refusa carrément le cadeau. Hein? J’insista pour qu’elles le prennent puisque c’était une insulte de refuser un cadeau ainsi, mais Ashura s’obstina et je fus bien obligée de déclarer forfait. Je retourna très mal à l’aise auprès de River pour lui dire que son présent avait été rejeté, mais River n’en fut pas offusqué, au contraire, elle semblait l’avoir prévu et sembla même amusé. Elle alla voir Ashura elle-même, mais celle-ci en la voyant approcher s’enfuit littéralement d’elle. What?! C’était moi ou Ashura avait peur de River?! Ça sembla amusé River qui lui couru après pour la fleureter et poursuivre un peu partout.

Ça étonna et traumatisa presque tout le monde de voir actuellement Ashura s’enfuir de quelqu’un. On se demanda tous comment ça pouvait être possible. Sa’idah me rappela ensuite que River avait été le petit ami d’Ashura avant alors ça devait être normal qu’elle/qu’il lui court après. Ha oui, c’est vrai, j’avais oublié. En me rappelant leur ancienne relation, ça m’amusa vraiment de les regarder, River qui voulait la fleureter et Ashura essayant de s’enfuir d’elle. Cute Happy couple! En m’entendant dire ça, Ein faillit mourir étouffé avec sa tasse de café. Il était complètement traumatisé en s’imaginant sur le coup qu’Ashura et River étaient lesbiennes ou un truc impossible du genre. Ha? Il n’était pas au courant on dirait. Rigolant, on lui expliqua toute l’histoire entre ces deux là. Que River avait été un homme et le boyfriend d’Ashura dans son ancienne vie. Le seul hic c’est qu’il s’était réincarné en femme, ce qui nous menait directement à cette situation plutôt cocasse entre ces deux-là parce qu’Ashura n’était pas lesbienne et ne voulait pas l’être non plus. On continua à parler d’histoire de couple et tout ça. Évidemment, on se moqua encore de moi en insinuant que j’étais lesbienne aussi. For the last time! Je suis pas lesbienne! C’est Sa’idah qui l’est! Heu… Sek je veux dire!
On continua à parler en se taquinant les uns les autres. Ein était plutôt bizarre depuis un moment, il était nerveux pour une raison que j’ignorais. Il détournait les yeux brusquement chaque fois que je me tournais vers lui et ça devait bien faire sa 25e tasse de café qu’il buvait en moins de 15 min. Inquiète, je lui demanda si ça allait parce que s’il continuait à boire d’autre café il allait finir par avoir le parkinson ou faire une overdose de caféine. Il assura qu’il n’y avait rien et par la suite, s’en alla pour aller fouiné pour trouvé des vieux trucs-junk… heu antiquités. Shooting-Star qui était toujours assise à la table me fixa avec un large sourire comme si elle savait un truc que j’ignorais et qui l’amusait et me dit ensuite «He likes you». Cette fois c’est moi failli m’étouffé avec ma tasse et j’avais gelé sur place comme une carpe hors de l’eau. What?!?! Ein?? He… He likes… me? … no way. C’était impossible ça. Jamais un homme comme lui ne se serait intéressé à une femme comme moi. Les hommes bien comme Ein n’étaient pas attirés par les femmes comme moi, c’était comme ça. Je ne vois pas pourquoi il l’aurait été. Ça devait surement être une mauvaise blague de Shooting-Star destiné à se moquer de moi. Voyant mon air sceptique, elle me le répéta encore, sauf que comme il s’agissait de Shooting-Star je crus qu’elle me menait en bateau. C’était une blague cruelle à me faire, puisque que j’avais des sentiments pour Ein depuis longtemps et que je gardais pour moi. Même si ça ne pouvait être qu’une blague, je ne pouvais nier qu’une partie de moi espérait que ce soit vrai, une autre me disait de rester réaliste, une autre était heureuse et souriait de joie, une autre me frappait et me remettait à ma place… Normalement ma raison était toujours la plus forte, mais cette fois j’eus beaucoup de mal à me remettre les deux pieds sur terre puisque Shooting-Star pouvait tout aussi avoir raison puisque ça aurait expliqué l’attitude bizarre et nerveuse qu’avait Ein à mon égard depuis un moment. J’avoue que même si quelqu’un comme moi n’avait pas le droit de croire, et qu’il pouvait s’agir que d’une simple coïncidence, je voulais que ce soit vrai.

Plus tard au court de la journée, les derniers membres du groupe et alliée qui manquait, dont Darya, arrivèrent et le grand meeting du plan de bataille eut lieu. Nous devions aller nous battre sur plusieurs fronts et contre plusieurs ennemis ultras puissants en même temps, il nous fallut donc diviser nos forces selon les forces et les défenses de nos cibles. Darya, les Xelphs, les vampires de Carl, maitre Féroz, Lullaby, Shin etc. la plupart des psyonic allait prendre les Locust et l’impératrice pour cible. L’Albatros avait été donné pour cible à Fey, Kratos, tous les elfs, les Silverwind, Sa’idah, Akiko, etc, avec pour plan de se servir de Charlie pour «hacker» l’Albatros. Le gouvernement fut donné pour cible à la plupart de ceux qui ne possédaient pas de pouvoir magique. Je fus désignée pour aller dans l’équipe qui avait Mordred et ses 12 chevaliers pour cible et la mission d’aller récupérer Lenneth. Jester, Hugh, Doc Saphira et d’autres étaient avec moi ce qui me sécurisait un peu, mais je ne m’attendais pas à revenir en vie ou en un seul morceau. Mais comme si ce cauchemar n’était pas déjà suffisamment lourd, on me désigna comme leader de la mission contre Mordred. QUOI?!? MOI?!? Ils sont tous devenus malade ou quoi?! C’était dans le futur que j’étais leader! Pas maintenant!! J’avais aucune expérience de leadership et encore moins de confiance en moi. J’étais le pire choix à prendre dans une bataille aussi importante. Si je commettais une seule erreur, j’allais être responsable de leur mort… Je n’étais pas encore assez forte pour supporter un tel poids, une telle responsabilité… J’en revenais tout simplement pas que Jester soit même d’accord avec une décision aussi suicidaire. C’est lui qui aurait dû être le leader, pas moi. Bande de cinglés! Lancelot avait été donné pour cible à Carl, étant donné qu’il était le seul ayant la puissance nécessaire pour se battre contre lui. Ein insista pour l’accompagner et lui porter main forte, ce qui m’effraya et m’inquiéta en me rappelant la puissance de Lancelot. Les chances qu’il revienne en vie étaient tellement minces que ça me terrifia. En fait, je réalisais que tous mes amis et compagnons pouvaient ne jamais revenir en vie. J’en étais consciente, mais je devais garder mon esprit uniquement sur mon objectif sinon l’inquiétude et la peur allaient brouiller mon jugement. Le plan de bataille fut décidé, la date décisive était dans quelques jours et le temps qui nous restait était pour finaliser les derniers préparatifs. Sao m’avait prévenue au cours du meeting qu’elle voulait avoir un entretien avec moi et je savais pertinemment que c’était à propos de Sasori. Elle m’avait entendue plus tôt et allait vouloir avoir des explications.

Dès que le meeting fut terminée, j’alla la trouver. Tu voulais me parler? C’était ce que je pensais, elle m’avait entendue plus tôt alors inutile de cacher quoi que ce soit. Je lui avoua que nous avions croisé Sasori en Chine et qu’il avait passé bien près de nous tuer avec une facilité déconcertante. Je crus sage de la prévenir qu’il était devenu beaucoup, beaucoup plus puissant qu’avant ce qui ne sembla pas la surprendre. Quand elle me demanda si on savait les raisons qui avaient poussé Sasori à s’attaquer à nous, je fus incapable de le lui dire. Il n’avait pas été là pour Sao, mais sans en être vraiment certaines, certaines chose et parole de Sasori m’avait laissé croire qu’il nous avait pris pour cible, mais comme je n’en étais pas sûre et que ce n’était que des suppositions je n’avais rien dit à Sao. Ça aurait pu passer pour une simple attaque au hasard. Mauvais endroit au mauvais moment, mais le silence de Sao m’indiqua qu’elle savait peut-être une chose que j’ignorais sur Sasori. Je lui parla de la marque de sa main qu’il m’avait faite en me frappant sur la poitrine et qui était toujours là. Sao était perplexe et me répondit que s’il avait voulu, il m’aurait tué. Je le savais, mais je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il ne l’avait pas fait. Mais je me rappelais que Sasori m’avait dit que cette marque était un avertissement pour Sao. Un avertissement pour quoi? Je l’ignorais. Mais elle sembla comprendre l’avertissement de son ancien maitre. Quelque chose dans son attitude ensuite me laissa croire qu’elle ne m’avait pas tout dit, mais elle garda le silence et le sujet resta clos. En s’éloignant, je l’aperçus briser un poteau de béton par colère. Peu importe ce que Sasori lui avait donné comme message en passant par nous, ça n’annonçait rien de bon.

Avant d’aller dormir, je voulus avoir une discussion sérieuse avec mon maitre. Je n’allais plus accepter qu’elle se dérobe à mes questions, cette fois je voulais des réponses. Je trouva River seule et demanda à lui parler sérieusement. Je lui demanda de me dire les secrets qu’elle me cachait. Je voulais qu’elle me révèle ce qu’elle refusait de me dire depuis toujours et qui me concernait. Face à ma demande, River accepta enfin de me dire ce qu’elle ne m’avait jamais dit. En tout premier, elle m’avoua une chose troublante. Elle m’apprit que ce n’était pas moi qui l’avais choisi comme maitre, mais le contraire. En fait, c’était elle qui m’avait choisi pour être son élève, et cela bien avant notre première rencontre. Je ne comprenais pas, si je me rappelais bien, c’était bien moi qui était venue la voir la première fois, de mon plein gré, et qui avait voulu d’elle pour maitre. Mais River me dit ensuite qu’elle m’avait déjà choisie depuis très longtemps alors que je n’étais qu’une toute petite fille. Que malgré toutes les machinations de mon père pour l’empêcher de m’avoir, elle s’en était moquée complètement. Elle m’avait choisie, personne d’autre. Choisi? Choisis pour quoi? River m’expliqua qu’elle m’avait choisie pour devenir le prochain host de l’elemental spirit nommé River. Élémental? Doc m’avait souvent glissé mot de ça, mais j’ignorais de quoi elle parlait. Un élémental était un esprit contrôlant un élément d’une grande puissance. Elle disait que mon corps allait devenir le prochain vessel de River. Qu’est-ce qu’elle essayait de me dire? Cet élémental allait posséder mon corps? J’allais devenir un monstre? Mon maitre me rassura sur ce point, l’élementale n’allait pas prendre contrôle de moi, j’allais rester moi-même, même quand River possédera mon corps. Mon maitre m’expliqua que l’élémental entrait en symbiose avec son hôte, en échange d’un vessel, il donnait à celui-ci des pouvoirs très puissants sur l’élément qu’il contrôlait. Elle m’expliqua que Doc Saphira était comme ça et c’était pour ça qu’elle était capable de pouvoir sur la terre. Je comprenais mieux maintenant. Ce River allait rester dans mon corps, mais j’allais rester moi-même. C’était comme un partenariat bénéfique pour les deux. Ça, j’étais capable de comprendre, mais ce que je ne comprenais pas c’était… pourquoi moi?

Elle m’avait choisi moi, parmi tous ceux qu’elle aurait pu choisir, c’était moi qu’elle avait désignée pour devenir son élève et devenir le nouvel host de River. J’avais du mal à saisir. Pourquoi moi? Qu’est-ce que j’avais de spécial. Rien. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi de tous ceux qu’elle aurait pu prendre, c’était moi qu’elle avait choisie. Est-ce que c’était parce que j’étais la fille de Maiko? Parce que j’étais capable de me servir du vent? Mon maitre m’assura que rien de tout ça n’en était la raison, elle m’avait choisi moi, pour moi. River connaissait mon incapacité à m’accorder de la valeur. Elle m’expliqua que je devais me donner du crédit pour ce que j’accomplissais et elle me rappela qu’en sachant tout ce que ça impliquait, j’avais été capable de me rendre seule de mon plein gré en Chine, de rencontrer mon père. Quel crédit y avait-il là-dedans? je répondis que je n’y étais pas allée pour moi, mais pour mes amis qui avait besoin d’aide. Mais River me rappela qui j’y étais quand même allé et que je m’étais retrouvée face à mon père sans fuir. … mon père… Je répondis calmement à River que mon père était mort, le père que j’avais toujours connu avait disparu…

River garda le silence un moment, et elle comprit. Ayant enfin compris où se trouvait la blessure qui me bloquait depuis toujours, elle me parla doucement. «It’s scary…» Sa première phrase frappa pile dans le mile. Elle m’expliqua que ça faisait très peur… que le changement me faisait très peur… J’avais été si habituée à vivre dans un univers où j’avais été maintenue à terre durant si longtemps. Maintenant les changements étaient devenus trop nombreux, trop rapide pour moi. J’avais besoin de temps pour pouvoir m’adapter et c’était une chose que je n’avais jamais pu avoir et que je n’arrivais pas à gérer seule. Persécutée dans tous ses changements majeurs et incapables de m’adapter, je m’étais enfoncé dans un gouffre de confusion dans lequel je m’étais retrouvée coincée et qui avait fini par tuer toute confiance en moi. Il était normal que je me sois retrouvée telle que je l’étais aujourd’hui, sur la défensive pour protéger le peu qui me restait de repère et de stabilité. Je devais retrouver cette confiance que je n’avais plus. Je devais avoir confiance en moi comme j’avais confiance en ceux que j’aimais. River me fit remarquer la différence qui existait entre la confiance que j’avais envers mes amis et la confiance que j’avais envers moi-même. It’s true, I always had more faith in my friend, than in myself. Je n’avais jamais rien fait pour moi-même, tout ce que j’avais appris, tout ce que j’avais toujours fait avait été pour les autres autour de moi. Dans la balance, je me sacrifiais toujours de l’équation sans la moindre hésitation.
Master said to me that had to be selfish, that I could think more about myself, about what I wanted. I could have confidence in me. I could believe and have faith in myself. I could live up for myself. I could praise me, but more importantly, trust me.

River venait de me faire réaliser à quel point je m’étais délibérément oubliée, et elle me fit comprendre que j’avais le droit de désiré, d’être égoïste, de penser à moi, de croire en moi, d’avoir confiance en moi, d’avoir de l’assurance, de l’audace, d’être fière de moi, de m’accorder du crédit, de reconnaitre ce que j’étais capable d’accomplir, d’en éprouvé de la fierté, de l’exprimé, de la démontrer. Ne plus avoir peur. J’avais le droit de me libérer de mes chaines qui me maintenaient à terre et de me tenir debout. J’avais le droit de m’accorder la même importance que celles que j’accordais envers mes amis. River me conseilla ensuite de commencer à prendre de l’assurance en commençant par la danse en me disant de danser devant les autres et d’affirmer mon talent haut et fort. D… Danser devant les autres?! Elle voulait me faire mourir d’embarras ou quoi?! C’était peut-être un peu trop drastique… pour l’instant…

Parler avec mon maitre avait retiré un poids immense qui écrasait mes épaules depuis tellement longtemps. J’avais enfin réalisé que je n’avais rien à me reprocher, je n’avais pas de raison pour continuer à me dévaloriser. Être moi-même n’étais pas quelque chose de mal. J’avais le droit de me tenir debout forte sur mes jambes, la tête haute, et surtout d’en être fière. Je me sentais libre. Comme l’indigne chenille qui une fois libéré de sa chrysalide, devient l’inestimable joyau du ciel.
Je remercia mon maitre sincèrement pour libération de conscience dont j’avais tellement eu besoin sans le savoir, puis sous ses conseils je retourna au Seeker pour dormir un peu. Le lendemain, je me fis réveiller par Darya. Je m’étais encore endormie dans la cuisine sans m’en rendre compte. Ha? Ok. Je commençais à y être habituée. J’aida Sa’idah avec le déjeuner croyant aidé un peu. Elle s’avéra être un véritable Tiran des cuisines et c’était le pire entrainement que je n’avais jamais eu à endurer. C’est un monstre. Un monstre je vous dis! Puis ensuite, je tomba dans la cuisine sur le gros chien-chien evil, ShadowDarkness qui se prélassait sur le plancher à se faire tirer les oreilles par Sion. WHAT?! Qu’est-ce que ce sale cabot foutait ici?! J’exigea des explications et le chien et Darya me répliquèrent qu’il était la nouvelle épée de Shin. SHIN!! Viens ici!! Pas question de garder ce chien psychopathe ici!! Shin ne comprenait pas pourquoi je sautais un plomb et Darya expliqua qu’il avait presque failli tuer Ein en plein sous mes yeux et alors ne fallait pas s’étonner si j’étais aussi en colère. Busted! Je figea comme un poteau électrique. Elle avait lu dans ma tête ou quoi?!?! J’ignorais comment elle avait fait, mais à l’entendre elle avait de toute évidence deviné que j’avais le béguin pour Ein. C… Comment elle avait pu s’en rendre compte?! Argh… surement des Mind tricks. Je grogna encore un peu après le cabot. L’idée de le voir ici ne me plaisait pas du tout. Grrrrr… Si Shin en avait le contrôle du cabot alors ça allait, mais je le préférais quand même loin de nous si c’était possible.

Nous avions encore 4 jours avant le jour J alors chacun s’occupait du mieux qu’ils le pouvaient ou passait du temps avec ceux qu’ils aimaient. Après tout, nous n’allions pas tous revenir en vie. On le savait tous et c’était toujours difficile pour moi. Mes amis et compagnons étaient ma famille et j’avais très peur. Plus particulièrement pour certains d’entre eux. Ein était particulièrement malchanceux, le dieu de la chance semblait l’avoir maudit de toute évidence pour avoir une chance aussi merdique. J’avoue que j’avais terriblement peur de le voir partir se battre seul avec Carl contre Lancelot et en plus, en sachant qu’il était mort dans le futur, n’aidait pas à calmer mon inquiétude. J’avais tellement peur qu’il ne revienne pas. Mais qu’est-ce que je pouvais faire? J’eus alors une idée. Je pouvais lui donner un porte-bonheur chinois. Je pouvais surement lui en fabriquer un juste pour lui qui lui apporterait un peu de chance. Je courus à ma chambre pour le crafter tout de suite. Normalement c’était des éventails de guerre que je fabriquais alors j’ignorais comment serait le résultat. C’était qu’un simple porte-bonheur, mais j’étais aussi joyeuse qu’une fillette à l’idée que c’était un cadeau pour Ein. J’espérais seulement qu’il lui plairait. J’avais taillé un morceau de jade pour en faire un porte-bonheur et y avait inscrit les plus puissants symboles chinois de chance qui existait, ensuite je lui avais ajouté de petites cordes rouges tressées pour symbolisé l’harmonie, mais j’en avais ajouté une de plus, couleur verte, tressé autrement et qui était symbole de sentiments affectueux. Heureusement qu’il ne savait rien de la symbolique chinoise. Une fois mon amulette terminée, je contempla mon travail qui n’était pas mal du tout. Maintenant faillais savoir quand j’allais lui donner. C’était peut-être mieux tout de suite. Étant donné sa malchance il pouvait tout aussi bien se tuer avant même qu’on parte à la bataille.

En sortant, j’étais si gênée que je m’assura de ne pas me faire voir par personne. Je voulais que personne ne me voie donner mon cadeau à Ein sinon j’allais être sujet de moqueries pendant 2 mois. Je sneaka comme un ninja sur le Seeker m’assurant de ne pas être vu par personne, mais subitement j’eus presque une attaque cardiaque quand Sao qui était arrivée de nulle part me demanda ce que je fichais à sneaker comme ça. Hem… think think… heu… training! Ouais c’est ça, entrainement de sneakage dans le bateau. Ben ouais étant donné que je suis vraiment nulle en la matière de toute évidence. Sao me répliqua que je mentais et elle le sut juste en entendant les battements de mon cœur. Mais mon attitude bizarre ne la préoccupa pas plus et finit par partir de son côté. Yes! Voit est libre! Dieu merci j’étais sortie du Seeker sans m’être fait pogner par personne. J’essaya de trouver Ein dans le campement et finit par le repérer en train de fouiné dans un tas de junk comme il aimait bien le faire d’habitude. Je m’approcha de lui, tout en essaya de refouler une attaque de timidité. Voyons Sayako! Un peu de courage fille! Il n’allait pas m’arracher la tête et je lui parlais souvent, alors pourquoi j’étais aussi nerveuse d’aller le voir?! J’ignorais toujours si ce que Shooting-Star avait dit était vraiment vrai. Est-ce qu’il avait vraiment des sentiments pour moi? Je dois avouer que j’avais une trouille énorme de le savoir. Je souhaitais que ce soit vrai. Et si ça l’était? Qu’est-ce que j’étais censée faire?! Qu’est-ce que j’étais sensée dire?! Seigneur, mon ignorance dans le domaine amoureux était déconcertante. Mais je ne devais pas sauter aux conclusions non plus, après tout, rien n’était sur. Ein n’avait peut-être même pas ce genre de sentiment pour moi non plus.

Je m’approcha de lui sans qu’il s’en aperçoive, mais je ne voulais pas lui donner une crise cardiaque en le surprenant. Ça serait une manière bizarre de briser la glace. J’essaya d’avoir son attention. He… hem…! Il se retourna et sembla surpris de me voir. J’essaya d’avoir l’air naturel, mais je devais sois être rouge cramoisi, sois aussi tendu qu’une pelle. Je lui demanda ce qu’il fabriquait même si je le savais pertinemment déjà. Il me répondit qu’il fouillait dans un tas de junk-heu-antiquité pour trouvée quelque chose d’intéressant, mais il n’y avait rien. Puis il me demanda ce que moi je faisais ici. Aussi rouge et tendu qu’une carpe dans une poêle je lui tendis nerveusement le luck charm. Here… hem… its for you. Ein prit le présent et l’observa en semblant plutôt étonné. Il me demanda ou j’avais trouvé un objet pareil, croyant que je l’avais trouvé dans un antiquaire chinois ou un truc du genre. Je lui répondis qu’en fait c’était moi qui l’avais fait pour lui. Ein parut vraiment surprit que j’ai put fabriquer un luck charm d’une telle qualité. Timide et en n’osant pas le regarder, je continua ma phrase «…w… well… you know… since the god of luck seem to really hates you… I… I made you this good luck charm. I thought that it could help you having a bit more luck… and… well… since we are going into battle soon I thought well… that maybe it could help you by giving you well… good luck…» J’étais tellement nerveuse que ça s’était même trahi dans ma voix et dans mon attitude. Je devais avoir eu l’air vraiment pathétique. Ein qui semblait aussi nerveux que moi ne semblait pas trop comprendre l’histoire du dieu, mais accepta ravi mon présent. Ça m’avait comblée de joie qu’il l’accepte. Puis Ein voulut m’offrir quelque chose lui aussi, visiblement, il n’avait pas prévu de me donner quelque chose, mais ça m’amusa de le voir chercher ce qu’il pouvait bien me donner. Je lui dis que ce n’était pas nécessaire de m’offrit quelque chose en échange, mais il insista pour me donner un luck charm aussi. Il détacha un porte-clé de son trousseau de clé et me le donna. C’était un petit bonhomme vert avec des trèfles partout et un chapeau vert aussi. Ein disait que ça s’appelait un Leprechaun. C’était tellement cute. Ce n’était qu’un simple porte-clé d’Irlande en plastique, mais comme s’était Ein qui me l’avait donné il avait une valeur inestimable pour moi. Je me jura de le conserver toujours sur moi. Ein et moi étions tellement nerveux tous les deux que n’importe qui aurait été témoin de la scène l’aurait trouvé sois vraiment cute, sois vraiment amusante. Finalement au bout d’un moment, je ne voulais par le déranger plus longtemps, après tout je l’avais distrait dans sa recherche de junk et mon maitre m’attendait pour me tuer à l’entrainement. Je m’excusa de l’avoir dérangé et lui s’empressa de me dire maladroitement que je ne l’avais pas dérangé de tout et parut même déçu que je reparte tout de suite. ??? Je le salua timidement avec maladresse et repartis, mais alors que je m’éloignais je l’entendis m’appeler. En me retournant, je l’entendis me demander si j’étais libre ce soir. Ben… j’étais libre oui… je n’avais rien de prévu. Mais pourquoi? Il me demanda ensuite si je voulais bien aller manger avec lui quelque part ce soir. W… What…? Ein m’invitait à diner? Moi? Ha… heu… OK… D’accord. Pour rien au monde je n’aurais refusé. Son invitation m’avait tellement prise par surprise et tellement ravie en même temps que j’eus du mal à calmer ma joie. Ein m’expliqua ensuite qu’il viendrait me chercher ce soir. D’accord, alors à ce soir. J’étais folle de joie. Je n’allais jamais réussir à me concentrer durant mon entrainement aujourd’hui, j’étais bien trop impatiente à ce soir et puis je devais me trouver quelque chose à porter qui soit autre qu’une armure du combat ou une tenu de camouflage, mais je n’avais rien d’autre, je n’avais même pas de robe. Ein m’invitait à Diner et je voulais être belle pour lui faire plaisir. Qu’est-ce que j’étais sensée faire? Ha!! Bien sûr! Darya et Sa’idah! Elles allaient surement m’aider si je leur demandais! En fait, je suis persuadée qu’elles vont en tirer un plaisir quasi satirique de le faire.

Sayako

mardi 6 octobre 2009

Sayako: Forgiveness

Forgiveness

… nous étions maintenant en route vers la Chine, mon maitre, Doc et moi, à bord de ce vieux rafiot pourri qui volait encore par je ne sais quel miracle. Je ne voulais pas y aller et n’avait aucune idée de l’accueil qui nous attendait quand j’allais me retrouver devant les portes du clan Silverwind. Je craignais vraiment des représailles pour être revenue une fois encore malgré mon bannissement. J’essayais de me convaincre que je faisais cela uniquement pour venir en aide à Darya et c’était basé sur un fond de vérité. Autrement dit, je ne serais jamais revenue pour rencontrer mon père à nouveau. Maitre River me disait que c’était nécessaire pour moi de régler cette affaire entre moi et mon père si je voulais pouvoir me tenir droite sur mes jambes, devenir forte et avancer dans la vie. Je nia catégoriquement comme toujours toutes ses allégations, refusant d’admettre que j’étais toujours rongé par le spectre de mon père, mais je devais bien avouer qu’elle avait raison sur toute la ligne. Fuir n’allait rien régler, mais je n’étais pas encore prête, pas encore assez forte pour rouvrir à nouveau ces vieilles blessures que j’avais enfermé au plus profond de moi. Malgré que j’insistais sur le côté politique seulement de ma visite chez les Silverwind, River insista catégoriquement sur le côté personnel et allait me forcer à affronter mes vieux démons que je le veuille ou non. River n’avait pas du tout l’intention de m’aider ou de me soutenir en quoi que ce soit, soutenant que c’était mon problème et que je devais le régler seule. En un sens c’était vrai, mais j’en ressentis quand même un fort sentiment d’abandon. C’était toujours dans les pires moments de ma vie et quand j’avais le plus besoin de soutien que l’on finissait toujours par me tourner le dos. J’avais répondu avec amertume à mon maitre que le fait qu’elle m’accompagne ou pas n’avait aucune importance puisque j’étais habituée depuis longtemps à être seule. Mes paroles cachaient difficilement un reproche, mais je m’y résigna comme je l’avais toujours fait. River répliqua en me demandant si je voulais recevoir une gifle ou un coup de poing, insinuant de toute évidence que ce que je venais de dire une stupidité qui méritait une telle punition. Elle opta pour la gifle et me frappa au visage. Je n’eus aucune réaction. Je ne broncha même pas. J’étais habituée à recevoir des sévices pour m’être exprimée sur mes sentiments. Qu’elle l’accepte ou non, c’était ce que je ressentais. J’étais peut-être aveuglée par l’insécurité, mais elle ne faisait rien non plus pour me prouver que j’avais tort.

Peu importe. C’était seule et sans soutien que j’allais devoir me retrouver devant mon père. J’en voulais beaucoup à River qu’elle refuse de m’aider alors que j’avais tellement besoin d’elle. Une chance que Doc Saphira était là. Bon ok, elle n’était pas vraiment un soutien moral puisqu’elle ne venait que par pure curiosité, mais le seul fait qu’elle m’accompagne m’encourageait un peu.

Nous sommes arrivés à la montagne de mon ancien sans problème et à la seule vue de la montagne verte où se dressait le palais, le sang me glaça dans les veines. La peur me tenaillait l’estomac et je faisais des efforts considérables pour ne pas me mettre à trembler. Une fois descendu au port, on commença la longue ascension des milliers de marches qui menaient jusqu’au palais. Doc courrait dans tout les sens, très excité par la présence des insectes gigantesque de Chine. C’était plutôt drôle de la voir aussi émerveillée par de simples bibittes. En marchant, je demanda à River pourquoi elle ne voulait pas entrer exactement. Elle refusa de m’expliquer, évitant de me répondre franchement, puis je lui demanda si elle était déjà venue ici, je lui évoqua mon souvenir, étant enfant, de l’avoir déjà vu autrefois. River ne nia pas être déjà venue, mais quand je voulus savoir le lien exact qui la liait à mon père, au clan ou à moi, elle refusa de me dire quoi que ce soit. Me disant que je n’étais pas prête à savoir. Sa réponse me choqua. Encore une fois, River refusait de me dire quelque chose qu’elle savait à propos de moi. Elle me cachait des choses, refusait que je sache certaines choses en me disant toujours que je n’étais pas encore prête ou qu’elle allait me le dire le moment venu. Je compris rapidement qu’elle ne voulait rien me dire en fait. Cela ne fit qu’augmenter ma rancœur.

Arrivée tout en haut, devant les murailles qui protégeaient l’enceinte du clan, les souvenirs de ma vie passée ici et de mon père ressurgir et si mon maitre ne m’avait pas menacée de me ramener de force si je fuyais, je pense bien que j’aurais vraiment fuis en effet. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. GOOONNNGGGG!! Le gong de la porte résonna subitement et je frôla la crise cardiaque. Bon sang, il fallait absolument que je me calme sinon j’allais laisser la panique prendre le contrôle. Les portes ouvrirent et LÀ, j’avoua avoir été pétrifiée de terreur en comprenant que j’allais VRAIMENT rencontrer mon père. J’ignore encore comment j’ai pu entrer. Un des servants du clan s’approcha et en me voyant, il s’inclina très bas… trop bas. Le genre de respect que l’on donnait à un maitre ou à un homme. Instinctivement, les manières que l’on m’avait apprises autrefois me revinrent et je m’inclina comme une femme devait le faire devant un homme. Le serviteur insista pour que je n’en fasse rien et me démontra un respect anormal envers une femme ici. Ça me parut vraiment trop étrange, surtout quand d’autres hommes du clan arrivèrent à leurs tours pour s’incliner tous de la même manière et me montrer le même respect. Je ne comprenais rien du tout. Ça n’était pas normal! Qu’est-ce qu’ils avaient tous?! Perturbée, je demanda à rencontrer le chef de clan, c’est-à-dire, mon père. Ça y est, j’allais mourir. Et encore, la mort ne me faisait pas aussi peur que lui.

Le servant m’annonça que mon père allait me recevoir et m’attendait. On me mena, non pas à la salle d’audience du palais comme normalement ça aurait dut être, mais à un autre endroit, plus modeste. J’avais du mal à saisir ce qui clochait ici, car TOUT clochait. En ouvrant la porte de la pièce, j’eus juste le temps d’apercevoir mon père et maitre Origami qui discutait ensemble dans l’embrasure. What?! Maitre Origami. Mais qu’est-ce qu’il faisait là?! Mais je n’eus pas le temps de le savoir, la porte ouvrit et en apercevant me père, je me prosterna au sol en position de totale soumission, terrifiée, les mains au sol, le nez sur le plancher comme une fille était sensé le faire en présence de son père, et encore plus bas puisqu’il était un chef de clan. Il y eut un silence, puis j’entendis un bruit sourd devant moi, comme si une autre personne venait de se prosterner devant moi. J’ignorais ce qui se passait ou qui se trouvait devant moi, mais je ne bougea pas un cil. Devant un homme, une fille n’avait le droit de parole que lorsqu’il lui en donnait le droit. Elle n’avait en aucun cas le droit de lever la tête ou de le regarder dans les yeux. Aussi, je resta au sol à attendre pétrifié de peur que mon père daigne s’adresser à moi, mais un silence terrifiant s’éternisa pendant plusieurs minutes. Puis j’entendis maitre Origami s’exprimer sur le fait qu’il ne comprenait pas trop ce qui se passait, puis la voix de mon maitre qui en me demandant si je tenais vraiment à continuer à laisser mon père s’humilier et se déshonorer ainsi ou un truc du genre. Hein? River?! Mais je croyais qu’elle ne n’avait jamais voulu entrer?! Surprise je releva la tête que pour apercevoir mon père, prosterner devant moi dans la position qui était censée implorer le pardon. Paniquer de le voir aussi près de moi, je recula par pur réflexe et me prosterna à nouveau plus loin. Mon père était accroupi au sol et implorant mon pardon?!? J’étais totalement sous le choc et n’arrivais même plus à avoir les idées claires tellement ça se bousculait dans mon esprit. Puis tous les autres hommes du clan partout s’inclinèrent à leur tour de la même manière et je crus être entrée dans un cauchemar. Les hommes ne faisaient pas ça! Ils n’étaient pas sensés faire ça! Pourquoi ?!? Qu’est-ce qui se passait?! J’étais en état de choc, bouleversée et prise dans une confusion totale. Mon père parla et ce qu’il me demanda me troubla encore plus que tous ce que j’aurais pu m’imaginer. Il était conscient de ce que j’avais accompli pour le clan, que j’avais sauvé le clan de l’emprise de Scion et il me remercia sincèrement. Puis il affirma la voix quasi brisée qu’il ne pouvait espérer un jour mon pardon pour ce qu’il m’avait fait, tout ce que j’avais dû endurer. Mon père implorait mon pardon…

Tout ça me semblait aussi irréel qu’anormal. Cet homme devant moi était mon père, mais il le l’était plus non plus puisque la malédiction de Scion avait été brisée. Mais même si je savais que ce n’était pas de sa faute et que tout ça était de la faute de Scion. … je fus incapable de pardonner. J’accepta les honneurs, les égards et les remerciements venant de mon père pour avoir sauvé le clan et les avoir rendus à nouveau normaux et libres, mais… rien n’allait jamais pouvoir effacer la souffrance et les cicatrices que j’avais subies. Même si le père que j’avais toujours connu avait disparu et que cet homme devant moi était maintenant mon véritable père, pour moi, pardonner était encore trop difficile. C’était trop facile. C’était trop tôt. Je ne pouvais juste pas lui pardonner, si je l’avais fait, ça aurait été comme si toute ma vie, toutes les souffrances qu’ils m’avaient fait subir pouvaient simplement être oublié. Je ne le pouvais pas… Même si le père que j’avais connu n’était plus… la douleur et les séquelles n’avaient pas disparu avec lui.

Personne ne jugea ma réponse. Tout le monde comprenait que ça allait prendre du temps pour moi pour m’adapter à ce changement et davantage de temps encore pour que mes blessures cicatrisent. Ma tête et mon cœur étaient devenus un champ de bataille chaotique et confus. Toutes mes pensées se chamboulaient et se mélangeaient dans une danse infernale. J’avais l’impression que mon univers s’était écroulé sous mes pieds et que je me trouvais les pieds au-dessus d’un vide qui me semblait n’avoir ni commencement, ni fin. Toute cette histoire était trop difficile pour moi. Je devais m’ajuster à un nouvel univers dans lequel je n’avais aucune prise et dont je ne savais rien. Tout était trop nouveau, trop différent, trop… anormal… et j’allais avoir beaucoup de difficulté à m’adapter…

Je resta au sol sans ne prononcer un seul mot puisque je ne pouvais parler sans en recevoir la permission. Même si le père devant moi n’était plus ce père que j’avais toujours connu, le sentiment de peur lui était encore bien présent et je le craignais de toute mon âme. Il me donna finalement le droit de dire ma pensée après un moment qui me sembla une éternité et il indiqua que j’étais venue demander quelque chose en venant ici et voulait savoir de quoi il s’agissait. Luttant contre le choc culturel que je subissais, je lui fis part de toute l’histoire et du plan, implorant l’aide du clan pour nous porter assistance. Mon père m’expliqua que le clan n’était plus ce qu’il était, il n’avait plus autant de guerriers et la plupart se remettaient à peine de leurs blessures et autres. Mais malgré tout, il accepta de joindre le clan à notre cause. J’étais heureuse qu’il en soit ainsi, mais d’une autre façon, plus rien ne me semblait comme avant, et j’avoua que j’avais très peur, très peur du changement. Je voulais m’en aller tellement la situation était devenue difficile et pénible de garder le contrôle sur mon esprit qui était devenu une pagaille terrible. J’avais du mal à réfléchir et je voulais prendre mon souffle pour tout remettre les morceaux aux bonnes places. Je signala à mon père que nous allions le tenir au courant des opérations prochaines et le remercia pour accepter de nous aider. Puis au moment de partir, j’osa demander le droit de lui poser une question. Cette question m’obsédait comme beaucoup d’autres, mais j’avais besoin de savoir. Que s’était-il passé entre lui et ma mère. Mon père eut un air affligé et répondit dans une voix brisée qu’il lui avait fait des choses terribles, terribles, mais il était incapable de me le dire et me répondis le même genre de réponse que maitre River. Quand le moment sera venu… Je haïssais cette damnée phrase, et je commençais réellement à croire que ce moment n’allait tout bonnement jamais arriver. Je remercia mon père sur un ton un peu sec et lui répliqua que j’étais désolée de lui avoir demandé cela et que je n’avais plus l’intention de lui en poser d’autres. J’étais en colère je l’admets, mais dans mon cœur, j’avais le droit de savoir, j’avais besoin de savoir, mais on me refusait toujours toute réponse.

En ressortant du palais, je demanda à River pourquoi elle était entrée finalement? Comment se faisait-il que mon père et elle se connaissait? Quel était le lien entre ma famille et elle? Mais encore une fois River refusa toute réponse avec pour seule réplique que je n’étais pas prête à savoir qu’elle me le dirait le moment venue. Je me mis en colère contre elle, et insista, mais elle me rabroua en me redonnant les mêmes excuses. J’en avais assez de ces damnés secrets! Tout le monde semblait en savoir plus long sur moi que moi-même! Pourquoi on ne voulait jamais rien me dire?! Qui étais-je? Qu’est-ce que j’étais?! J’avais besoin de savoir qui j’étais. Si je voulais avancer dans ma vie, j’avais besoin de savoir et River me gardait délibérément dans l’ignorance. Mais ça avait assez duré. Sitôt sortis du palais j’avais l’intention de la confronter. J’en avais assez des secrets. Sois elle me disait ce que j’étais en droit de savoir, soi j’allais devoir prendre une décision difficile.

En marchant dans le palais, le gong d’alarme sonna soudainement indiquant qu’il y avait un intrus dans le palais, puis une explosion retentit dans le jardin et nous sommes tous accourus. Dans le jardin, la surprise me cloua d’horreur quand on s’aperçut que l’intrus était en fait Sasori, le maitre May-Fong de Sao. Damn. Nous n’étions pas de taille contre ce cinglé, mais pourquoi ce trouvait-il ici bordel!? Je lui ordonna de partir, mais Sasori indiqua qu’il était venu dire bonjour à quelqu’un. Je lui répliqua que Sao n’était pas là alors il pouvait s’en aller tout de suite, mais il parlait en fait de River. De toute évidence, Sasori voulait affronter River, mais c’était vers moi que son intérêt semblait être tourné pour une raison que j’ignorais. Il insinua des trucs étranges à mon sujet que River semblait être au courant et quand je demanda une explication encore une fois, elle me donna la même damnée réponse! Cette fois j’étais furieuse. Comme Sasori indiqua clairement qu’il voulait un duel avec River, elle fut forcée d’accepter pour protéger les Silverwind, mais insista pour aller dans la montagne pour épargner le palais. Sasori attaqua sans même attendre, mais soudainement une décharge électrique le frappa de plein fouet et je resta stupéfaite d’apercevoir Heaven. Quoi?! Mais qu’est-ce qu’elle foutait là!? Elle n’était pas sur le Seeker?! Mais ce n’était pas le temps pour les questions. River me prévins que même elle n’était pas de taille contre lui et elle me demanda de me battre à ses côtés. J’étais folle de joie d’avoir cet honneur et ça me pompa d’énergie. Sasori nous attaqua avec une puissance hallucinante, inhumaine. Il était encore bien plus puissant qu’avant. Malgré toutes mes tentatives, aucune de mes attaques ne lui faisait le moindre dommage, mes plus puissantes attaques de vent ricochaient littéralement sur lui, et même River était impuissante contre lui. Sasori me frappa brusquement avec sa force titanesque et je fus expulsée comme un boulet de canon dans le flan de la montagne. Dammit. Je me releva un peu secouée en constatant qu’il était plus fort encore qu’avant. Damn. Nous n’allions pas remporter ce combat. Sans comprendre pourquoi son attention semblait définitivement attirée vers moi, mais il se concentrait à attaquer les autres. Mais pourquoi? Il m’attaqua à plusieurs reprises avec une violence inouïe, mais sans me tuer. Une de ses attaques me plaqua violemment au sol et sa main traversa ma Stormmail pour se venir s’imprimer dans la peau même de ma poitrine. Chit! Foutu monstre! Il se pencha ensuite vers moi pour me dire de bien faire attention à mon cœur, de faire attention à ce qu’il se s’arrête pas etc… What?! C’était quoi son étrange numéro?! Je ne comprenais rien et Sasori insinua des choses lui aussi me concernant et que River semblait me cacher encore. Encore des secrets?!? Mais c’était quoi ce foutu bordel?! Qu’est-ce qu’il voulait dire par là?! Qu’est-ce que j’étais bon sang?! Et encore une fois, River refusa encore de me dire la vérité… … … quand je serai prête… … j’en avais marre de cette damné phrase de… maintenant je me disais que ce n’était que de la bullshit! River n’avait probablement aucune intention de me dire quoi que ce soit et plus les gens insinuaient des choses autour de moi et plus je commençais à perdre mes repères. Qui est-ce que j’étais?! QU’EST-CE que j’étais?!

Nous étions en très mauvaise posture, Heaven avait été très gravement touchée par Sasori et ça n’allait pas bien pour mon maitre. Sasori allait m’attaquer sans que je ne puisse rien n’y faire quand un objet brillant frappa Sasori au moment ou il allait me toucher. Je reconnus instantanément l’objet… une dague?... …. … non… ho non… pas lui… pas ce maudit… Une salutation polie venant d’une voix trop reconnaissable et je reconnu cet enfoiré d’Édouard. Et merde. C’est vraiment la pire journée de ma vie maintenant. Qu’est-ce que tu fous la bordel!? Ce connard au chapeau de gangster était suffisamment dangereux pour forcer Sasori à fuir, mais j’étais loin d’être contente de m’être faire sauver le derrière par ce buveur de thé démoniaque. En demandant ce qu’il foutait ici, il me répondit qu’il avait été contacté par Darya qui voulait le rencontrer et m’ayant trouvée ici il s’était dit que j’allais le guider jusqu’à elle. … … … Darya! Je vais tellement la tuer! Édouard emprunta un de nos cellulaires pour l’appeler et les deux se tapèrent une gentille petite conversation alors que de mon côté je sautais littéralement les plombs de savoir que Darya avait « invité » Édouard au petit massacre party. Je vais la tuer. Et toi Édouard, va te faire frapper par un char et crève!!…

Sayako

Sayako: Forgiveness

Forgiveness

… nous étions maintenant en route vers la Chine, mon maitre, Doc et moi, à bord de ce vieux rafiot pourri qui volait encore par je ne sais quel miracle. Je ne voulais pas y aller et n’avait aucune idée de l’accueil qui nous attendait quand j’allais me retrouver devant les portes du clan Silverwind. Je craignais vraiment des représailles pour être revenue une fois encore malgré mon bannissement. J’essayais de me convaincre que je faisais cela uniquement pour venir en aide à Darya et c’était basé sur un fond de vérité. Autrement dit, je ne serais jamais revenue pour rencontrer mon père à nouveau. Maitre River me disait que c’était nécessaire pour moi de régler cette affaire entre moi et mon père si je voulais pouvoir me tenir droite sur mes jambes, devenir forte et avancer dans la vie. Je nia catégoriquement comme toujours toutes ses allégations, refusant d’admettre que j’étais toujours rongé par le spectre de mon père, mais je devais bien avouer qu’elle avait raison sur toute la ligne. Fuir n’allait rien régler, mais je n’étais pas encore prête, pas encore assez forte pour rouvrir à nouveau ces vieilles blessures que j’avais enfermé au plus profond de moi. Malgré que j’insistais sur le côté politique seulement de ma visite chez les Silverwind, River insista catégoriquement sur le côté personnel et allait me forcer à affronter mes vieux démons que je le veuille ou non. River n’avait pas du tout l’intention de m’aider ou de me soutenir en quoi que ce soit, soutenant que c’était mon problème et que je devais le régler seule. En un sens c’était vrai, mais j’en ressentis quand même un fort sentiment d’abandon. C’était toujours dans les pires moments de ma vie et quand j’avais le plus besoin de soutien que l’on finissait toujours par me tourner le dos. J’avais répondu avec amertume à mon maitre que le fait qu’elle m’accompagne ou pas n’avait aucune importance puisque j’étais habituée depuis longtemps à être seule. Mes paroles cachaient difficilement un reproche, mais je m’y résigna comme je l’avais toujours fait. River répliqua en me demandant si je voulais recevoir une gifle ou un coup de poing, insinuant de toute évidence que ce que je venais de dire une stupidité qui méritait une telle punition. Elle opta pour la gifle et me frappa au visage. Je n’eus aucune réaction. Je ne broncha même pas. J’étais habituée à recevoir des sévices pour m’être exprimée sur mes sentiments. Qu’elle l’accepte ou non, c’était ce que je ressentais. J’étais peut-être aveuglée par l’insécurité, mais elle ne faisait rien non plus pour me prouver que j’avais tort.

Peu importe. C’était seule et sans soutien que j’allais devoir me retrouver devant mon père. J’en voulais beaucoup à River qu’elle refuse de m’aider alors que j’avais tellement besoin d’elle. Une chance que Doc Saphira était là. Bon ok, elle n’était pas vraiment un soutien moral puisqu’elle ne venait que par pure curiosité, mais le seul fait qu’elle m’accompagne m’encourageait un peu.

Nous sommes arrivés à la montagne de mon ancien sans problème et à la seule vue de la montagne verte où se dressait le palais, le sang me glaça dans les veines. La peur me tenaillait l’estomac et je faisais des efforts considérables pour ne pas me mettre à trembler. Une fois descendu au port, on commença la longue ascension des milliers de marches qui menaient jusqu’au palais. Doc courrait dans tout les sens, très excité par la présence des insectes gigantesque de Chine. C’était plutôt drôle de la voir aussi émerveillée par de simples bibittes. En marchant, je demanda à River pourquoi elle ne voulait pas entrer exactement. Elle refusa de m’expliquer, évitant de me répondre franchement, puis je lui demanda si elle était déjà venue ici, je lui évoqua mon souvenir, étant enfant, de l’avoir déjà vu autrefois. River ne nia pas être déjà venue, mais quand je voulus savoir le lien exact qui la liait à mon père, au clan ou à moi, elle refusa de me dire quoi que ce soit. Me disant que je n’étais pas prête à savoir. Sa réponse me choqua. Encore une fois, River refusait de me dire quelque chose qu’elle savait à propos de moi. Elle me cachait des choses, refusait que je sache certaines choses en me disant toujours que je n’étais pas encore prête ou qu’elle allait me le dire le moment venu. Je compris rapidement qu’elle ne voulait rien me dire en fait. Cela ne fit qu’augmenter ma rancœur.

Arrivée tout en haut, devant les murailles qui protégeaient l’enceinte du clan, les souvenirs de ma vie passée ici et de mon père ressurgir et si mon maitre ne m’avait pas menacée de me ramener de force si je fuyais, je pense bien que j’aurais vraiment fuis en effet. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. J’étais ici seulement pour le plan. GOOONNNGGGG!! Le gong de la porte résonna subitement et je frôla la crise cardiaque. Bon sang, il fallait absolument que je me calme sinon j’allais laisser la panique prendre le contrôle. Les portes ouvrirent et LÀ, j’avoua avoir été pétrifiée de terreur en comprenant que j’allais VRAIMENT rencontrer mon père. J’ignore encore comment j’ai pu entrer. Un des servants du clan s’approcha et en me voyant, il s’inclina très bas… trop bas. Le genre de respect que l’on donnait à un maitre ou à un homme. Instinctivement, les manières que l’on m’avait apprises autrefois me revinrent et je m’inclina comme une femme devait le faire devant un homme. Le serviteur insista pour que je n’en fasse rien et me démontra un respect anormal envers une femme ici. Ça me parut vraiment trop étrange, surtout quand d’autres hommes du clan arrivèrent à leurs tours pour s’incliner tous de la même manière et me montrer le même respect. Je ne comprenais rien du tout. Ça n’était pas normal! Qu’est-ce qu’ils avaient tous?! Perturbée, je demanda à rencontrer le chef de clan, c’est-à-dire, mon père. Ça y est, j’allais mourir. Et encore, la mort ne me faisait pas aussi peur que lui.

Le servant m’annonça que mon père allait me recevoir et m’attendait. On me mena, non pas à la salle d’audience du palais comme normalement ça aurait dut être, mais à un autre endroit, plus modeste. J’avais du mal à saisir ce qui clochait ici, car TOUT clochait. En ouvrant la porte de la pièce, j’eus juste le temps d’apercevoir mon père et maitre Origami qui discutait ensemble dans l’embrasure. What?! Maitre Origami. Mais qu’est-ce qu’il faisait là?! Mais je n’eus pas le temps de le savoir, la porte ouvrit et en apercevant me père, je me prosterna au sol en position de totale soumission, terrifiée, les mains au sol, le nez sur le plancher comme une fille était sensé le faire en présence de son père, et encore plus bas puisqu’il était un chef de clan. Il y eut un silence, puis j’entendis un bruit sourd devant moi, comme si une autre personne venait de se prosterner devant moi. J’ignorais ce qui se passait ou qui se trouvait devant moi, mais je ne bougea pas un cil. Devant un homme, une fille n’avait le droit de parole que lorsqu’il lui en donnait le droit. Elle n’avait en aucun cas le droit de lever la tête ou de le regarder dans les yeux. Aussi, je resta au sol à attendre pétrifié de peur que mon père daigne s’adresser à moi, mais un silence terrifiant s’éternisa pendant plusieurs minutes. Puis j’entendis maitre Origami s’exprimer sur le fait qu’il ne comprenait pas trop ce qui se passait, puis la voix de mon maitre qui en me demandant si je tenais vraiment à continuer à laisser mon père s’humilier et se déshonorer ainsi ou un truc du genre. Hein? River?! Mais je croyais qu’elle ne n’avait jamais voulu entrer?! Surprise je releva la tête que pour apercevoir mon père, prosterner devant moi dans la position qui était censée implorer le pardon. Paniquer de le voir aussi près de moi, je recula par pur réflexe et me prosterna à nouveau plus loin. Mon père était accroupi au sol et implorant mon pardon?!? J’étais totalement sous le choc et n’arrivais même plus à avoir les idées claires tellement ça se bousculait dans mon esprit. Puis tous les autres hommes du clan partout s’inclinèrent à leur tour de la même manière et je crus être entrée dans un cauchemar. Les hommes ne faisaient pas ça! Ils n’étaient pas sensés faire ça! Pourquoi ?!? Qu’est-ce qui se passait?! J’étais en état de choc, bouleversée et prise dans une confusion totale. Mon père parla et ce qu’il me demanda me troubla encore plus que tous ce que j’aurais pu m’imaginer. Il était conscient de ce que j’avais accompli pour le clan, que j’avais sauvé le clan de l’emprise de Scion et il me remercia sincèrement. Puis il affirma la voix quasi brisée qu’il ne pouvait espérer un jour mon pardon pour ce qu’il m’avait fait, tout ce que j’avais dû endurer. Mon père implorait mon pardon…

Tout ça me semblait aussi irréel qu’anormal. Cet homme devant moi était mon père, mais il le l’était plus non plus puisque la malédiction de Scion avait été brisée. Mais même si je savais que ce n’était pas de sa faute et que tout ça était de la faute de Scion. … je fus incapable de pardonner. J’accepta les honneurs, les égards et les remerciements venant de mon père pour avoir sauvé le clan et les avoir rendus à nouveau normaux et libres, mais… rien n’allait jamais pouvoir effacer la souffrance et les cicatrices que j’avais subies. Même si le père que j’avais toujours connu avait disparu et que cet homme devant moi était maintenant mon véritable père, pour moi, pardonner était encore trop difficile. C’était trop facile. C’était trop tôt. Je ne pouvais juste pas lui pardonner, si je l’avais fait, ça aurait été comme si toute ma vie, toutes les souffrances qu’ils m’avaient fait subir pouvaient simplement être oublié. Je ne le pouvais pas… Même si le père que j’avais connu n’était plus… la douleur et les séquelles n’avaient pas disparu avec lui.

Personne ne jugea ma réponse. Tout le monde comprenait que ça allait prendre du temps pour moi pour m’adapter à ce changement et davantage de temps encore pour que mes blessures cicatrisent. Ma tête et mon cœur étaient devenus un champ de bataille chaotique et confus. Toutes mes pensées se chamboulaient et se mélangeaient dans une danse infernale. J’avais l’impression que mon univers s’était écroulé sous mes pieds et que je me trouvais les pieds au-dessus d’un vide qui me semblait n’avoir ni commencement, ni fin. Toute cette histoire était trop difficile pour moi. Je devais m’ajuster à un nouvel univers dans lequel je n’avais aucune prise et dont je ne savais rien. Tout était trop nouveau, trop différent, trop… anormal… et j’allais avoir beaucoup de difficulté à m’adapter…

Je resta au sol sans ne prononcer un seul mot puisque je ne pouvais parler sans en recevoir la permission. Même si le père devant moi n’était plus ce père que j’avais toujours connu, le sentiment de peur lui était encore bien présent et je le craignais de toute mon âme. Il me donna finalement le droit de dire ma pensée après un moment qui me sembla une éternité et il indiqua que j’étais venue demander quelque chose en venant ici et voulait savoir de quoi il s’agissait. Luttant contre le choc culturel que je subissais, je lui fis part de toute l’histoire et du plan, implorant l’aide du clan pour nous porter assistance. Mon père m’expliqua que le clan n’était plus ce qu’il était, il n’avait plus autant de guerriers et la plupart se remettaient à peine de leurs blessures et autres. Mais malgré tout, il accepta de joindre le clan à notre cause. J’étais heureuse qu’il en soit ainsi, mais d’une autre façon, plus rien ne me semblait comme avant, et j’avoua que j’avais très peur, très peur du changement. Je voulais m’en aller tellement la situation était devenue difficile et pénible de garder le contrôle sur mon esprit qui était devenu une pagaille terrible. J’avais du mal à réfléchir et je voulais prendre mon souffle pour tout remettre les morceaux aux bonnes places. Je signala à mon père que nous allions le tenir au courant des opérations prochaines et le remercia pour accepter de nous aider. Puis au moment de partir, j’osa demander le droit de lui poser une question. Cette question m’obsédait comme beaucoup d’autres, mais j’avais besoin de savoir. Que s’était-il passé entre lui et ma mère. Mon père eut un air affligé et répondit dans une voix brisée qu’il lui avait fait des choses terribles, terribles, mais il était incapable de me le dire et me répondis le même genre de réponse que maitre River. Quand le moment sera venu… Je haïssais cette damnée phrase, et je commençais réellement à croire que ce moment n’allait tout bonnement jamais arriver. Je remercia mon père sur un ton un peu sec et lui répliqua que j’étais désolée de lui avoir demandé cela et que je n’avais plus l’intention de lui en poser d’autres. J’étais en colère je l’admets, mais dans mon cœur, j’avais le droit de savoir, j’avais besoin de savoir, mais on me refusait toujours toute réponse.

En ressortant du palais, je demanda à River pourquoi elle était entrée finalement? Comment se faisait-il que mon père et elle se connaissait? Quel était le lien entre ma famille et elle? Mais encore une fois River refusa toute réponse avec pour seule réplique que je n’étais pas prête à savoir qu’elle me le dirait le moment venue. Je me mis en colère contre elle, et insista, mais elle me rabroua en me redonnant les mêmes excuses. J’en avais assez de ces damnés secrets! Tout le monde semblait en savoir plus long sur moi que moi-même! Pourquoi on ne voulait jamais rien me dire?! Qui étais-je? Qu’est-ce que j’étais?! J’avais besoin de savoir qui j’étais. Si je voulais avancer dans ma vie, j’avais besoin de savoir et River me gardait délibérément dans l’ignorance. Mais ça avait assez duré. Sitôt sortis du palais j’avais l’intention de la confronter. J’en avais assez des secrets. Sois elle me disait ce que j’étais en droit de savoir, soi j’allais devoir prendre une décision difficile.

En marchant dans le palais, le gong d’alarme sonna soudainement indiquant qu’il y avait un intrus dans le palais, puis une explosion retentit dans le jardin et nous sommes tous accourus. Dans le jardin, la surprise me cloua d’horreur quand on s’aperçut que l’intrus était en fait Sasori, le maitre May-Fong de Sao. Damn. Nous n’étions pas de taille contre ce cinglé, mais pourquoi ce trouvait-il ici bordel!? Je lui ordonna de partir, mais Sasori indiqua qu’il était venu dire bonjour à quelqu’un. Je lui répliqua que Sao n’était pas là alors il pouvait s’en aller tout de suite, mais il parlait en fait de River. De toute évidence, Sasori voulait affronter River, mais c’était vers moi que son intérêt semblait être tourné pour une raison que j’ignorais. Il insinua des trucs étranges à mon sujet que River semblait être au courant et quand je demanda une explication encore une fois, elle me donna la même damnée réponse! Cette fois j’étais furieuse. Comme Sasori indiqua clairement qu’il voulait un duel avec River, elle fut forcée d’accepter pour protéger les Silverwind, mais insista pour aller dans la montagne pour épargner le palais. Sasori attaqua sans même attendre, mais soudainement une décharge électrique le frappa de plein fouet et je resta stupéfaite d’apercevoir Heaven. Quoi?! Mais qu’est-ce qu’elle foutait là!? Elle n’était pas sur le Seeker?! Mais ce n’était pas le temps pour les questions. River me prévins que même elle n’était pas de taille contre lui et elle me demanda de me battre à ses côtés. J’étais folle de joie d’avoir cet honneur et ça me pompa d’énergie. Sasori nous attaqua avec une puissance hallucinante, inhumaine. Il était encore bien plus puissant qu’avant. Malgré toutes mes tentatives, aucune de mes attaques ne lui faisait le moindre dommage, mes plus puissantes attaques de vent ricochaient littéralement sur lui, et même River était impuissante contre lui. Sasori me frappa brusquement avec sa force titanesque et je fus expulsée comme un boulet de canon dans le flan de la montagne. Dammit. Je me releva un peu secouée en constatant qu’il était plus fort encore qu’avant. Damn. Nous n’allions pas remporter ce combat. Sans comprendre pourquoi son attention semblait définitivement attirée vers moi, mais il se concentrait à attaquer les autres. Mais pourquoi? Il m’attaqua à plusieurs reprises avec une violence inouïe, mais sans me tuer. Une de ses attaques me plaqua violemment au sol et sa main traversa ma Stormmail pour se venir s’imprimer dans la peau même de ma poitrine. Chit! Foutu monstre! Il se pencha ensuite vers moi pour me dire de bien faire attention à mon cœur, de faire attention à ce qu’il se s’arrête pas etc… What?! C’était quoi son étrange numéro?! Je ne comprenais rien et Sasori insinua des choses lui aussi me concernant et que River semblait me cacher encore. Encore des secrets?!? Mais c’était quoi ce foutu bordel?! Qu’est-ce qu’il voulait dire par là?! Qu’est-ce que j’étais bon sang?! Et encore une fois, River refusa encore de me dire la vérité… … … quand je serai prête… … j’en avais marre de cette damné phrase de… maintenant je me disais que ce n’était que de la bullshit! River n’avait probablement aucune intention de me dire quoi que ce soit et plus les gens insinuaient des choses autour de moi et plus je commençais à perdre mes repères. Qui est-ce que j’étais?! QU’EST-CE que j’étais?!

Nous étions en très mauvaise posture, Heaven avait été très gravement touchée par Sasori et ça n’allait pas bien pour mon maitre. Sasori allait m’attaquer sans que je ne puisse rien n’y faire quand un objet brillant frappa Sasori au moment ou il allait me toucher. Je reconnus instantanément l’objet… une dague?... …. … non… ho non… pas lui… pas ce maudit… Une salutation polie venant d’une voix trop reconnaissable et je reconnu cet enfoiré d’Édouard. Et merde. C’est vraiment la pire journée de ma vie maintenant. Qu’est-ce que tu fous la bordel!? Ce connard au chapeau de gangster était suffisamment dangereux pour forcer Sasori à fuir, mais j’étais loin d’être contente de m’être faire sauver le derrière par ce buveur de thé démoniaque. En demandant ce qu’il foutait ici, il me répondit qu’il avait été contacté par Darya qui voulait le rencontrer et m’ayant trouvée ici il s’était dit que j’allais le guider jusqu’à elle. … … … Darya! Je vais tellement la tuer! Édouard emprunta un de nos cellulaires pour l’appeler et les deux se tapèrent une gentille petite conversation alors que de mon côté je sautais littéralement les plombs de savoir que Darya avait « invité » Édouard au petit massacre party. Je vais la tuer. Et toi Édouard, va te faire frapper par un char et crève!!…

Sayako